KAPTEINEN
SILENCE
Silence fais silence, fais silence
Ne jettes par la Parole aux ordures
Silence fais silence, fais silence
N’étrangle pas la Parole, la Parole
Au commencement était la Parole
Elle vivait, elle chantait
Maintenant, maintenant elle est blessée, exilée, la Parole
Qu’elle vienne, qu’elle revienne
La Parole comme une rosée
Qu’elle veille, qu’elle réveille la Parole comme une chanson
Qu’elle vienne, qu’elle revienne la Parole comme une épée
Qu’elle reste, qu’elle s’arrête la Parole dans nos prisons
Silence, fais silence la révolte est dessine sur ton front
Silence, fais silence
Tu as reçu un fardeau, un fardeau
A la fin des temps, sera la Parole
Elle vivra, elle jugera
Maintenant, maintenant il faut crier, proclamer la Parole
Qu’elle vienne, qu’elle revienne
La Parole comme une rosée
Qu’elle veille, qu’elle réveille la Parole comme une chanson
Qu’elle vienne, qu’elle revienne la Parole comme une épée
Qu’elle reste, qu’elle s’arrête La Parole dans nos prisons
Silence, fais silence ne jette pas la Parole aux ordures
Silence fais silence
N’étrangle pas la Parole, la Parole.
ANNE FRANK
Elle vivait cachée dans la froide annexe
avec ses parents, sa soeur, des amis.
Elle connaissait des peurs le reflexe
d'un oiseau blessé, mais en cage aussi.
Anne Franck elle s'appelle, et son nom elle l'écrivait
dans des pages éternelles où elle se confiait.
Anne Franck aurait pu vivre pareille aux gosses inconnues
qui passaient, et qu'elle dut suivre longtemps dans la rue.
Elle te contemplait nature hollandaise,
ayant rencontré ton ciel de printemps
dans de grands yeux clairs, et le coeur à l'aise
elle s'extasiait d'un rien maintenant.
Anne Franck elle s'appelle et son regard embrassait
les couleurs presque irréelles de la liberté.
Elle disait : "la vie est belle" ...mais elle était en prison.
"Peter !"... c'était tout pour elle, et pour ses douze ans.
Quand ils sont venus, tout ils emportèrent
laissant un journal, ils ne savaient pas
ceux de Bergen-Belsen, ceux qui l'a tuèrent
qu'une âme d'enfant survivrait déjà.
Anne Franck elle s'appelle, et son nom Dieu l'a gravé,
pour qu'un ange veille sur elle, dans l'éternité.
Anne Franck pensez à elle au nom de la liberté
dans les temples, les chapelles du monde entier.
Le Juge et l'enfant.
On vit à sept à la maison,
entre deux pièces et un balcon,
En plus on habite sous les toits,
L'été fait chaud, l'hiver fait froid.
Le père est toujours au chomâge
La mère, maman fait des ménages,
Quand vient le soir le père est saoul,
Quand on arrive, il pleut des coups.
J'veux pas rentrer chez moi m'sieur
J'vous en prie aidez-moi.
J'veux plus rentrer chez moi M'sieur
Monsieur comprenez-moi !
O je sais je n'ai que seize ans
J'suis pas un homme plus un enfant
J'ai pas fait mal, j'ai pas volé
Je suis entré c'est vrai dans un chantier
Pour dormir dans un appartement
Qu'il était beau, qu'il était grand
Pour une nuit une nuit seulement
J'ai eu ma chambre sans rien dedans.
J'veux pas rentrer chez moi M'sieur
J'vous en prie aidez-moi
J'veux plus rentrer chez moi M'sieur
Monsieur comprenez-moi !
Vous dites que je n'ai pas le choix
Maison surveillée ou chez moi.
Je ne sais plus quel toit choisir
J'ai peur de vivre, peur d'avenir.
Monsieur avez-vous des enfants ?
Sont-ils heureux, dites par ces temps ?
Le Juge serra la main du gars
Ouvrit la porte et l'oiseau s'envola...